mise en scène & scénographie
Gaël Lescot
collaboration : Corinne Marsollier
regard
: Muriel Ryngaert
dramaturgie : Emmanuelle Fumet
lumières : Martine Staerk
recherche photo & vidéo : Pascal Tirel
chorégraphie : Sylvain Espagnol

[ distribution en cours ]


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Sommaire
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1. QUELQUES QUESTIONS POUR GUIDE

2. QUEL ESPACE THEATRAL DONNER ?

3. RACCOURCI.

4. I/ AU COMMENCEMENT

5. II/ ENTRACTE

6. III/ ACHEVEMENT

7. CE QUI NOUS AMENE A BRITANNICUS

8. LE PRIX DU SPECTACLE


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Quelques questions pour guide.

































"Britannicus" aurait dû s'appeler "Néron" si ce n'était là, dès le titre,
invoquer Le Monstre et ses horreurs à naître. Car, à quoi assiste-t-on ici,
si ce n'est au passage de l'innocence au crime, au deuil de l'humanité d'un être poussé dans ses derniers retranchements, à qui les choses échappent, que le temps et le pouvoir précipitent vers sa destinée implacable : l'incarnation du mal.

Qu'est Britannicus face à Néron, si ce n'est le représentant involontaire de l'amour, dernier relent d'espoir d'un monde qui va à sa perte et se délecte du spectacle ?

Que reste-t-il à l'homme quand la Morale est bafouée ?

Que devient l'homme dont les yeux et le cri de la bouche n'évoquent plus rien
que la peur inextinguible de ce qu'il est ?

L'abject contient-il sa part de sublime ?

Quel est l'avenir de l'homme qui, de plus en plus loin de l'animal,
se transforme en sadique esthète, tenté par la hantise du vide
et la beauté de l'acte gratuit ?

Quand, au bout de combien d'assassinats, de viols, de tortures, de pratiques dévoyées du pouvoir, l'homme perd-il son statut d'homme
pour revêtir la peau du Monstre ?

Où sont les frontières, et qui les a dessinées ?

Et qu'en est-il alors du pardon ?

L'échec de l'humanité est-il la victoire du sceptique fanatique,
ou la conséquence inéluctable de l'optimisme velléitaire ?

Comment croire aux lendemains face au spectacle du monde ?

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Quel espace théâtral donner ?
(éléments de scénographie)


 


Il est espace de jeu et la première image physique et mentale du spectacle.
Il doit être simple, nécessaire et à la fois indiquer clairement des directions possibles.

Partons d'un espace vide, débarrassé de
toutes tentures, rideaux… Il ne doit offrir aucun échappatoire aux personnages.
C'est le palais de Néron.

Chacun est menacé d'être vu par l'autre, il n'existe aucun lieu pour se cacher vraiment. L'intime est nié, totalement.

Ce sera un sol plat et blanc, qu'on imaginera comme un tableau où les traces de sang sont facilement visibles… et facilement effacées.

De toutes parts, parsemées en enfilade s'érigent des plaques de verre taillées en pointes irrégulières. La peur.

Pour éviter trop d'abstraction, et pour signaler un espace de mort (au sens littéral de matière inorganique), des téléviseurs diffusant les images innommables du monde baliseront l'espace.

Au centre de tout, Néron. Le presque enfant au seuil même de sa vie d'homme. Lui seul doit pouvoir se dissimuler aux autres puisqu'il est à la fois le maître du lieu et celui qui reste à définir.

Pour lui, une porte blanche au centre du plateau),surdimensionnée (porte-cauchemar), soutenue par des chaînes en direction du ciel, des dieux…

Octavie, épouse délaissée, présence fantomatique, trace au pinceau des frontières de sang. Pour qui ?

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Raccourci.


Après trois ans de règne vertueux, l'empereur Néron fait enlever Junie, que sa mère Agrippine a promis à Britannicus. Agrippine ne croit pas en cet amour soudain et redoutant dans ce geste le début de sa chute, elle tente de voir son fils, qui se cache d'elle. Néron, après s'être déclaré à Junie, la contraint au silence face à Britannicus, avant de réunir les deux amants. Suite à une altercation avec Britannicus, il les fait arrêter tous les deux. Agrippine surprend alors son fils et use de tout son pouvoir de mère et de conspiratrice pour le faire revenir à de meilleurs sentiments. Néron semble obtempérer. Tandis que Britannicus, rassuré, est allé se réconcilier avec Néron, Agrippine sûre d'avoir recouvré son emprise, apaise les craintes de Junie. C'est alors que Burrhus vient leur apprendre l'empoisonnement de Britannicus. Agrippine promet à son fils un avenir rempli de crimes…

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I/Au commencement…
 


A la fin de "Music-Hall" de Jean-Luc Lagarce (le précédent spectacle), la fille, l'actrice, exécutait un strip-tease, seule face à une salle vide, ses compères de scène l'ayant également abandonnée. Dans la solitude et la nudité de son existence forcenée.

Au départ de "Britannicus", les corps nus des acteurs sur le plateau, comme endormis. Les habits au-dessus d'eux, suspendus. Sur la lumière qui se baisse lentement , les corps viennent, à genoux, face au public, au plus près.
Noir.
Le cri d'Albine, le premier mot: "Quoi ?"
la musique-générique de "Psychose".
Lumière des téléviseurs, premières images d'horreur.
On redémarre sur les corps vêtus, au réveil.
La tragédie peut commencer.

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II/Entracte



La porte est ouverte.
Néron / Agrippine.
Les autres se réfugient aux bords du plateau, le plus près possible de la fuite ou de l'effacement.
Burrhus
" Mais voici l'empereur."
Agrippine
" Qu'on me laisse avec lui."
Le regard de Burrhus.
Le baiser d'Agrippine et de Néron, à pleines bouches.
La musique de Bernard Hermann (la scène du crime).
Tandis que la salle se rallume pour l'entracte, les acteurs resteront sur le plateau.
Moment de tension.

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III/Achèvement.



Musique effrayante.
A l'ombre de son empoisonnement, Néron gronde.
Ceux qui ne sont pas morts encore portent leurs regards anxieux vers la porte.
Les danseurs effectuent une course effrénée et silencieuse. Sur place.
Burrhus énonce un vœu pieux, essentiel:
" Plût aux dieux que ce fut le dernier de ses crimes!"
le silence.
Les téléviseurs s'éteignent.
Puis le premier coup au travers de la porte.
Le bois blanc explose et saigne. Eclaboussures.
Face à la stupeur de son public, Néron anéantit la porte enfin et se présente à nous tel qu'il est : haletant, nu, une hache en sa main.
La salle se rallume lentement, intégrant le spectacle de l'horreur.
Résonne une dernière fois le cri d'Albine :
"Quoi?"
Noir.

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Ce qui nous amène à : "Britannicus"
faire un spectacle né de la colère



MONTRER LE MONSTRUEUX - LE DESESPOIR DES HOMMES - LE TRAVAIL DE LA LANGUE - HEREDITE / FATALITE ? - L'ACTE DE LA TRAHISON (NARCISSE) - LA VERTU ABUSEE ET DEPOSSEDEE (BURRHUS) - DES ETRES DE CHAIR ET D'OS, LITTERALEMENT - LE REGISTRE DE L'EPOUVANTE(UTILISATION DE LA MUSIQUE DE BERNARD HERMANN ET EVOCATION DU FILM "SHINING")- LE "FANTOME" D'OCTAVIE ET LA DANSE CONTEMPORAINE COMME EXPRESSIONS DE L'AME - LE CLASSIQUE EST-IL MODERNE, ET VICE-VERSA ? - LA BEAUTE ? POUR UNE PROBLEMATIQUE DE L'ESTHETIQUE - QUESTIONNER LA VIOLENCE DU MONDE -
AMOUR -
                                                                                                 


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LE PRIX DU SPECTACLE EST DE 35 000 FRANCS H.T.